Au commencement, Dieu créa l’Univers et les premières créatures, parmi lesquelles les anges, ses serviteurs célestes. Purifiés et empreints de grâce, ces êtres étaient les messagers et les mains divines, chargés de diffuser sa volonté sur Terre et d’apporter l'harmonie à l'ordre du monde. Leur beauté, leur lumière et leur pouvoir étaient l'écho de la perfection divine. Mais Dieu, dans son infinie sagesse, savait que son œuvre, l’Homme, était imparfaite.

Au fil des âges, l’Homme grandit en nombre et en ambition. Ce qu’il avait reçu en don, il en abusa. Sa soif de pouvoir et son orgueil corrompirent sa nature. L’Homme commença à manipuler la nature, à asservir ses semblables et à ignorer la voix de Dieu. Il utilisa ses dons divins à des fins égoïstes, détournant le savoir et les créations sacrées. La beauté de la Terre, jadis éclatante, fut ternie par la cupidité des hommes. Dieu, alors attristé par la chute de son œuvre, observa son peuple se dégrader, et il comprit que seul un acte divin pourrait sauver l’humanité.

Dans sa grande compassion, Dieu décida de confier une nouvelle mission à ses anges. Les anges étaient des créatures parfaites, sans failles, et dans leur pureté résidait la possibilité de régénérer l’humanité. Il leur ordonna de descendre sur Terre et de s’accoupler avec les hommes. De cette union sacrée naîtraient des enfants destinés à incarner la pureté et la bonté originelle, une race capable de guider l’Homme vers la rédemption.

Chaque cinquante ans, une dizaine d'anges descendait du Ciel pour accomplir ce dessein sacré. Leur descente n'était pas un simple voyage. C'était un acte lourd de sens et de puissance. Chacun d’eux portait en lui une grâce divine, un don surnaturel, une part de la lumière de Dieu, qui se transmettrait à la descendance. Ces êtres hybrides, mi-hommes, mi-anges, possédaient une sagesse et une capacité de compréhension bien supérieures à celles des simples mortels. Mais, malgré cette beauté divine, un dilemme persista.

Au fur et à mesure que les anges engendraient cette nouvelle lignée, ils étaient confrontés à l’ambiguïté de leur mission. Chaque être créé portait en lui une part d’humanité, avec ses faiblesses et ses désirs. La pureté divine ne pouvait être entièrement préservée, et certains des enfants d’anges commencèrent à ressentir une attraction pour le pouvoir, comme leurs ancêtres humains. Ces enfants, bien qu’intrinsèquement bons, étaient marqués par les luttes et les tentations des hommes.Les anges, désormais au contact des mortels, s’en trouvaient changés. Chaque génération marquait un peu plus la frontière entre l’innocence céleste et les désirs humains. Les grâces qui leur avaient été accordées par Dieu étaient aussi des bénédictions que la Terre ne pouvait entièrement contenir.