
RÔLE PLAYING GAME
The Phoenixes

Au commencement du temps, avant même que le premier vent ne souffle sur la terre et que la première étoile ne scintille dans le ciel, il n’existait que le Vide et l’Étincelle. Le Vide était infini et silencieux, une nuit sans fin, froide et affamée. L’Étincelle, elle, était minuscule, fragile, un simple frémissement de lumière dans l’abîme. Mais elle contenait en elle le pouvoir de la création et du renouveau.
Lorsque l’Étincelle s’éveilla, elle dansa à travers le néant, cherchant un endroit où s’ancrer. Mais partout où elle allait, le Vide tentait de l’éteindre, l’engloutissant dans son éternelle obscurité. Refusant de disparaître, l’Étincelle se concentra en une explosion d’or et de pourpre, et de cette déflagration naquit le Premier Phénix, Aeshara, l’Oiseau des Commencements.
Aeshara déploya ses ailes flamboyantes et fendit l’obscurité. Là où ses plumes tombaient, des étoiles s’allumaient. Là où elle battait des ailes, des mondes prenaient forme. Elle chanta la première mélodie du cosmos, et de sa voix surgirent les océans, les montagnes et les vents. Ainsi naquit l’univers, porté par le vol de la Mère des Phénix.
Mais le Vide, jaloux et furieux, tenta de reprendre ce qui lui avait été arraché. Il envoya des ombres dévorantes, cherchant à étouffer la lumière et à faire taire la musique d’Aeshara. L’Oiseau des Commencements combattu sans relâche, mais les ténèbres étaient infinies et ne pouvaient être vaincues. Alors, comprenant qu’elle ne pourrait jamais les détruire entièrement, Aeshara prit une ultime décision : elle s’embrasa elle-même dans un feu céleste, un brasier si pur qu’il repoussa les ténèbres aux confins du monde.
Des cendres d’Aeshara naquirent les premiers phénix, chacun portant une étincelle de son feu originel. Ils furent chargés de veiller sur l’équilibre du monde, de chanter pour maintenir la lumière et de renaître sans cesse afin que jamais la flamme ne s’éteigne. Ainsi, lorsque l’un d’eux sent la fin approcher, il s’immole dans un tourbillon d’or et de braises, et de ses cendres surgit un nouvel être, plus fort et plus lumineux encore.
On dit que lorsque le dernier phénix s’éteindra sans renaître, alors l’Étincelle disparaîtra, et le Vide reprendra tout ce qu’il avait perdu. Mais tant qu’un phénix brûle dans les cieux, tant que son chant résonne dans le vent, le cycle ne s’arrêtera jamais, et la lumière continuera de triompher des ombres.
C’est ainsi que naquit la légende des phénix, les gardiens éternels du renouveau et de l’espoir.