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RÔLE PLAYING GAME

Therianthropes

Une vaste forêt enneigée s'étend sous une nuit profonde, éclairée par une __lune immense e

Il y a des siècles, bien avant que les hommes ne revendiquent la terre comme leur royaume, une époque révolue où la nature régnait encore en maîtresse incontestée, les Loups Géants du Nord parcouraient les étendues glacées. Ces créatures, nées sous la bénédiction de l’Astre Lunaire, étaient d’une envergure qui défiait toute comparaison. Plus puissants, plus intelligents, et infiniment plus redoutables que les loups actuels, ils incarnaient la grandeur de la nature à son apogée.

À cette époque, une seule meute dominait ces terres gelées, unie sous la direction de son Alpha. Cet Alpha était à la fois fort et sage, guidant les siens avec une autorité calme et inébranlable. Ses décisions étaient éclairées par une intelligence que bien des hommes auraient enviée. Mais au-delà de son rôle de chef, un secret l’animait : une passion dévorante pour la Lune, celle qui illuminait les nuits glacées.

Chaque soir, lorsqu’elle montait dans le ciel, il se dressait sur le rocher le plus haut, son regard rivé sur son éclat. Il ne vivait plus que pour ces instants, où il pouvait hurler son amour à celle qu’il savait inatteignable. Sous son regard bienveillant, il se laissait submerger par une passion que sa meute ne pouvait comprendre. Il n’était plus seulement un loup, il était un amant, prisonnier d’un amour éternellement inaccessible.

La Lune, touchée par la dévotion inébranlable de l’Alpha, en vint à éprouver pour lui une affection qu’elle ne pouvait nier. Pourtant, leur amour était condamné par les lois célestes. Elle, divinité intouchable, lumière des cieux, ne pouvait être avec lui, créature terrestre, aussi noble fût-il. Mais chaque nuit, ils se retrouvaient malgré tout, leurs âmes liées par une force plus grande que le destin lui-même. La Lune devint plus brillante, son éclat empreint d’une douceur infinie, mais aussi d’une mélancolie palpable. Un soir, incapable de contenir sa tristesse, elle fit une promesse à l’Alpha : un jour, elle trouverait un moyen de le rejoindre.

Ces paroles furent pour l’Alpha un baume apaisant sur ses blessures. Il lui promit en retour de l’attendre, aussi longtemps qu’il le faudrait. Pour lui, il n’y avait pas de doute, car son amour transcendant les mondes était inébranlable. Alors, il attendit. Les saisons passèrent, les années défilèrent, mais jamais son amour ni sa foi ne faiblirent.

Sa meute, inquiète de cette dévotion qui semblait sans fin, tenta de l’en dissuader, mais rien ne pouvait ébranler sa résolution. Puis, enfin, une nuit, elle apparut. Sous la forme d’une louve éthérée, au pelage argenté et vaporeux comme la lumière de la Lune elle-même, elle descendit des cieux. L’Alpha sut immédiatement que c’était elle. La Lune avait tenu sa promesse, bravant les lois de la Cour Céleste pour rejoindre celui qui l’attendait avec une foi inébranlable.

Ils savaient que leur temps ensemble était compté, que cette rencontre serait unique et éphémère. Mais durant ces quelques jours, ils s’aimèrent avec une intensité qui défiait les cieux et la terre. Leur amour, aussi bref soit-il, brûlait d'une flamme éternelle. Mais le Soleil, frère aîné de la Lune, la rappela à son devoir céleste. Leur séparation était inévitable.

De cette union céleste naquit un enfant. Un fils, qui, comme un symbole de leur amour impossible, portait en lui la puissance de son père et la grâce de sa mère. De son père, il héritait de la forme de loup, robuste et imposant ; de sa mère, il recevait un pelage argenté et vaporeux, aussi éthéré que les rayons de la Lune. Dans ses yeux, on pouvait voir les étoiles d’un ciel nocturne, et sur son front, une tache en forme de croissant de lune, noire comme le pelage de son père, scellait son héritage.

Cet enfant, cependant, n’était pas seulement un loup. Il était aussi un homme, hybride des deux mondes, porteur d’un héritage céleste et terrestre. Ainsi naquit Galadran, fils de la Lune et de l’Alpha des Loups Géants du Nord, ancêtre de la noble lignée des lycanthropes.

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